"A chaque
époque sa tragédie. C'est la liberté
qui construit la nôtre, nos vies y sont suspendues,
nos destins découpés selon les pointillés
des sentiments provisoires, ce n' est plus une courbe
unique, un arc tendu vers une trajectoire, je regardais
derrière moi, lambeaux, linceuls, en dedans une
espérance, des errances, une suspension..."
Présentation de l'éditeur
(Editions Gallimard, L'Arpenteur)
La narratrice est professeur
dans un collège de province. Elle est établie
: un métier, une maison. Son entourage privé
est à l'opposé : son ami et ses copains
sont des marginaux, musiciens emportés dans
les rapides d'activités aléatoires,
mais libres, disponibles à tout, à chaque
instant. Elle est à l'âge où le besoin
d'enracinement et celui de rompre avec les habitudes
la tiennent encore partagée. Cette ambivalence
est symbolisée dans le jardin même où
elle a planté un arbre mais aussi une tente où,
de temps à autre, elle aime se réfugier.
Sa vie sentimentale est prise dans la même contradiction
: vivant avec Thomas auquel la lie plus d'affection que
d'amour, elle éprouve une passion sans espoir pour
un professeur qu'elle appelle l'Écorcheur.
Le livre saisit l'héroïne à une période
cruciale de son existence, au moment où tous ces
affects antagonistes s'affrontent dans une crise
qu'elle ne peut d'aucune façon contrôler.
Ce moment de turbulence, de «lâcher tout»
est un thème récurrent d'un certain cinéma
contemporain dont les personnages s'abandonnent aux
circonstances, à la fuite, à l'errance,
sans aucun pronostic d'avenir. Ce désarroi est
ici parfaitement maîtrisé par un style au
tempo résolument moderne.
(Quatrième de couverture
de L' arbre )