J’ai passé mon enfance dans une campagne archaïque et sauvage au milieu de gens simples de corps et d’esprit.
J’ai connu jusqu’à cinq ans une liberté totale, faisant ce que je voulais et allant où je voulais.
Ma passion fut la rivière et toutes les bêtes qui s’agitaient dans son eau.
La nature, à cette époque, était enchantée. Les odeurs qu’elle délivrait ne sont pratiquement plus perceptibles aujourd’hui.
A huit ans, je ressemblais à l’enfant sauvage du film de Truffaut.
La semaine, nous mangions dans la cuisine avec la bonne. Le dimanche, nous déjeunions dans la salle à manger avec notre père. Il s’habille en costume et compte ses liasses de billets entre deux malades.
Un jour, nous avons déménagé pour une petite ville de province laide et pluvieuse.
A 16 ans, j’ai voulu mourir.
Puis j’ai retrouvé des forces, la vie, l’écriture.